Amélie habite Bruxelles...
10 septembre 2015 | Anaïs Delqueyras | Voir |
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Le Tout nouveau Testament de Jaco van Dormael dresse le portrait d’une famille divine en pleine déconfiture et qui se refait une santé avec les pieds sur terre...

Le titre était prometteur et la distribution également. Benoît Poelvoorde en Dieu bedonnant, clopes au bec, robe de chambre et pantoufles, Yolande Moreau en déesse du point de croix, un couple divinement drôle, c’est du moins ce que l’on attendait : une bonne comédie, aux ressorts burlesques bien huilés.

Même si Le Tout nouveau Testament comporte des scènes assez truculentes, la comédie tourne court un peu trop rapidement. Et l’on se retrouve à suivre à travers les conduits de machine à laver puis les rues de Bruxelles, le périple onirique et initiatique d’une adorable petite fille de dix ans, la fille de Dieu, en pleine crise de rébellion existentielle, qui veut réunir six apôtres pour faire mieux que son père et marcher, sur l’eau, dans les pas de son frère.

On comprend la volonté scénaristique mais on peut déplorer que le ton devienne un peu trop larmoyant. Qu’est ce que le monde serait gentil et beau si Dieu n’était pas si méchant ! Et si nous nous aimions tous les uns les autres en comprenant nos différences et nos blessures profondes ! Très bien, mais le film ne parvient pas à trouver le juste équilibre entre rires et pleurs. On étouffe assez vite dans des nuages d’encens et de bons sentiments que les saillies méchantes ou les lois d’emmerdements maximum, mais trop monocordes, du Dieu Poelvoorde, personnage sans évolution, ne parviennent pas vraiment à dissiper. Pourtant, puisque nous sommes à l’image de Dieu, avec sa haine de lui-même, son ennui et son mal-être, son manque de pouvoir aussi, c’est à peu près le seul personnage auquel on s’identifie vraiment. Les autres personnages, malgré leurs défauts affichés, sont tellement pleins de bons sentiments et de volonté de rédemption qu’il devient difficile à la longue de s’y attacher. Et, au passage, on notera que dans ce monde d’amour universel, les Noires et les Arabes volent et font le tapin !

Dans cet Amélie Poulain à la sauce bruxello-divine, il y a des instants de décalages jubilatoires ; La Genèse, par exemple, et les tâtonnements de Dieu à créer le monde avec un Adam à son image, loin donc de celui de Michel-Ange…
Le film comporte également de belles saillies, des histoires poétiques, oniriques et d’excellents seconds rôles servis notamment par de grandes actrices. On saluera ainsi le jeu de Yolande Moreau. Déesse sans paroles, brimée par son Dieu grincheux, elle fait évoluer avec finesse son rôle, faisant jouer les mouchoirs et les aspirateurs, tout au long du film, jusqu’au bouquet final.

Même s’il aurait sans doute gagné à abandonner un peu plus souvent son ton moralisateur et didactique, ce film reste un divertissement agréable.

Ce film est diffusé à l’ UGC DANTON et au MK2 Odéon



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