Enquête sur les fondateurs de la police moderne
12 novembre 2021 | Alain Garabiol | Savoir | Musées | Exposition | Police |
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Exposition au musée de la Préfecture de police de Paris sur les innovations apportées par Louis Lépine et Célestin Hennion

Qui l’imagine ? le 5ème est un lieu où se concentrent les mystères policiers. Non loin de la Bibliothèque des littératures policières se trouve l’Hôtel de Police du 5ème où est situé le musée de la Préfecture de police de Paris. Sans doute le seul musée qui n’est pas indiqué à l’extérieur du bâtiment... Un musée très discret, au 3 ème étage, qui relate l’histoire de la police depuis le 17ème siècle et qui présente près de 2000 pièces.

L’exposition actuelle évoque deux préfets de police qui ont innové et qui ont rapproché la police de la population : Louis Lépine et Célestin Hennion.

Louis Lépine est resté près de 20 ans à ce poste. Jusqu’en 1913, il n’a pas arrêté d’innover : développement de la police technique et scientifique, création d’une brigade fluviale, d’une brigade cynophile, d’une brigade cycliste. Les policiers de celle-ci, qui patrouillent la nuit, sont nommés les "hirondelles"-c’est en fait le nom de la marque de leur bicyclette.

Il est surnommé "le préfet de la rue" : il est en effet davantage que ses prédécesseurs à l’écoute des Parisiens. Il crée ainsi le sens unique, le sens giratoire pour les automobiles de plus en plus nombreuses, et le passage piétons pour protéger ces derniers.

Mais il s’implique aussi auprès de ses policiers. En 1896, il crée le bâton blanc afin de donner aux policiers une meilleure visibilité de leurs indications aux automobilistes et piétons. Il crée des "agents Berlitz" formés aux langues étrangères. Et, sur le plan social, il crée l’Oeuvre des orphelins de la Police en 1901.

Cette même année 1901, il crée le "concours... Lépine" ! Il s’agit de protéger juridiquement les petits fabricants de jouets et de quincaillerie des contrefaçons vendues à la sauvette

Dans les dernières années, Lépine est confronté à une criminalité en hausse. Il crée les brigades du Chef, prémices de la Police judiciaire.

Et c’est lui qui crée le musée de la Préfecture de Police de Paris en 1909 !

LES BRIGADES DU TIGRE

Homme populaire mais caricaturé par des humoristes, comme l’attestent des affiches et des dessins de presse, Louis Lépine, en fin de carrière, est remplacé en 1913 par Célestin Hennion.

Celui-ci se veut le défenseur des valeurs républicaines. "Nous devons servir le public, le protéger, disait-il,

Proche de Clémenceau, qui le nomme directeur de la Sûreté nationale, il est connu comme le créateur, en 1907, des Brigades mobiles, dites "Brigades du Tigre", et de la Police judiciaire.

Il commence sa carrière comme inspecteur des chemins de fer. A ce titre, il assure la protection des personnalités politiques ou des chefs d’Etat étrangers lors de leurs déplacements.

Chargé plus tard d’assurer la sécurité du procès Dreyfus, à Rennes, il s’intéresse à l’affaire et acquiert la conviction que Dreyfus est innocent.

Célestin Hennion accentue la formation des policiers, sur le plan technique et scientifique, mais aussi sur le plan juridique : la bonne connaissance de la procédure pénale évite l’arbitraire.

Il est soucieux d’une éthique policière, condition d’un respect sans failles du public envers la police.

Célestin Hennion crée par ailleurs les Renseignements généraux et la Direction de la police municipale (policiers en uniforme).

Beaucoup d’articles de presse, de dessins humoristiques et d’affiches rendent cette exposition très vivante.

- Exposition "Louis Lépine et Célestin Hennion : les fondateurs de la police moderne". Musée de la Préfecture de Police, 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève. Tel : 01 44 41 52 50. Réservation obligatoire, entrée libre. Jusqu’au 30 novembre 2021.

source image : Musée de la Préfecture de Police



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