La Galerie des Gobelins expose le mobilier des Palais des Tuileries, de Saint-Cloud et de Meudon, incendiés en 1870-1871
Trois Palais créés sous la Monarchie, mais devenus emblématiques du Premier Empire, ont été incendiés pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871 et la Commune de Paris : Saint-Cloud, Meudon et les Tuileries. Fragiles constructions humaines... Mais il y a eu des personnes prévoyantes qui ont sauvé le mobilier, les tapis et les objets d’art de ces demeures, en les mettant à l’abri, quelques semaines avant les destructions.
La réunion de ceux-ci, le temps de cette exposition, permet d’évoquer ce que furent ces trois Palais.
Trois cent cinquante objets y sont rassemblés : meubles, bronzes dorés, tapisseries, tableaux, soieries...
Si les Tuileries, Saint-Cloud et Meudon sont donc des créations de l’Ancien Régime, Napoléon, en s’y installant, leur a imprimé son empreinte. Il les a fait aménager avec luxe et en faisant appel à des architectes (Percier et Fontaine) à des peintres (David), à des bronziers, ébénistes, orfèvres, aux manufactures impériales (Gobelins, Sèvres, Beauvais...) aux manufactures privées (Soyeux lyonnais, filatures de coton:Lenoir, Oberkampf, cristalleries de Montcenis). Par des commandes étatiques, il a ainsi dynamisé et encouragé la production industrielle française.
Stimulés par ces commandes, les créateurs sont parvenus à un haut niveau d’excellence.
Le visiteur est ébloui par toute cette beauté ; dès le début de l’exposition, il peut contempler l’appartement de Joséphine et le salon de Napoléon au Palais des Tuileries.
Joséphine a joué un rôle important dans la décoration de ces Palais. Son goût pour le raffinement se manifeste par exemple dans le grand salon à Saint-Cloud, qui fait la part belle aux innovations et aux créations contemporaines grâce à des commandes auprès des ébénistes et soyeux les plus inventifs.
Quand Marie-Louise la supplante en 1810, le style des Palais des Tuileries et de Saint-Cloud devient plus monumental, traduisant le tournant absolutiste du Pouvoir.
Le château de Meudon, moins connu, a été le lieu de résidence du fils de Napoléon en 1811. Décors moins fastueux mais davantage de liberté créatrice et de fantaisie.
De très nombreux objets de grande valeur ont échappé aux flammes de la période 1870-1871, comme le mobilier de la chapelle des Tuileries.
La reconstitution, le temps de l’exposition, de cette splendeur, est un plaisir pour les yeux, et une invitation à la réflexion sur le lien entre art et politique. Une heureuse initiative des responsables de la Galerie des Gobelins, un lieu trop peu connu du public.
Galerie des Gobelins, 42 avenue des Gobelins, Paris 13è
Tlj, jusqu’au 15 janvier, sauf lundi et 1er janvier, de 11h à 18h.
Source image : http://www.mobiliernational.culture.gouv.fr/fr/actualites/exposition-palais-disparus-de-napoleon
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